Loïc Vaillant – président de l’Université confédérale Léonard de Vinci – fait un point sur la COMUE : son fonctionnement, ses projets, ses enjeux.

Quel président allez-vous être ?

La COMUE est une fédération d’universités. Mon rôle est de susciter les propositions, animer, écouter les besoins de chacun et faire les connexions nécessaires pour que les projets puissent avoir lieu. La force de notre COMUE est de former un réseau d’universités qui travaillent ensemble sur des projets communs.

Où en est-on de la COMUE et quand sera-t-elle opérationnelle ?

Son Conseil d’Administration s’est réuni et il y a dorénavant un président. Il se met en place une administration légère avec un DGS, un(e) assistant(e) de direction et un responsable de la communication – en cours de recrutement. Un coordinateur des écoles doctorales a déjà été recruté ainsi qu’un agent comptable. Des recrutements sont également en cours sur des missions transversales. Un des objectifs est de booster la visibilité et l’attractivité à l’international – par exemple en proposant des projets au niveau européen. Nous cherchons donc à recruter des personnes pour aider au montage juridique et financier des dossiers internationaux mais aussi un responsable chargé du numérique. Un site internet sera d’ailleurs bientôt créé. Il prendra la forme d’un portail renvoyant sur les sites de nos établissements.

Cette petite équipe s’installera dans des locaux aménagés par l’Université de Poitiers au mois de septembre.

Comment cette équipe va-t-elle fonctionner ?

L’idée est de se reposer avant tout sur les établissements. La ligne directrice est de faire ensemble ce que nous ne pouvons pas faire seuls. Il y aura donc des projets portés par plusieurs acteurs de la COMUE. Le rôle de cette équipe sera de les animer, les coordonner et être force de propositions. Elle  sera administrative mais aussi politique avec des vice-présidents : écoles doctorales, numérique, relations internationales, monde socio-économique.

Rien ne changera donc pour les agents ?

Exactement ! Si un projet intéresse l’Université de Limoges, le président demandera aux agents d’y participer dans un cadre de coopération. La seule différence est que le projet sera animé et coordonné par la COMUE. Tous les présidents auront une vision globale des projets qu’ils n’auraient pu mener eux-mêmes. Ils décideront d’y participer ou non.

Par ailleurs si un personnel fait partie d’un projet de recherche, il n’en fera pas partie physiquement. Il assurera son activité de recherche au sein de son laboratoire.

Quels sont les projets et enjeux à court, moyen et long terme ?

• l’internationalisation : l’internationalisation de nos universités est déjà lancée mais a besoin d’être renforcée. Par exemple, en avril, nous avons candidaté pour être une des premières universités françaises à faire partie d’un collège doctoral en lien avec des universités d’Amérique du sud. Nous aurions des échanges et formerions leurs futurs enseignants-chercheurs. Seulement 3 universités françaises ont été retenues – dont l’Université Léonard de Vinci ! L’internationalisation est un gros enjeu à moyen terme.
• la formation tout au long de la vie : c’est un enjeu important pour nos universités et nos territoires. Le développement de la formation à distance en est un outil essentiel qui sera mis en place avec l’aide des compétences apportées par les emplois de la COMUE.
• les relations avec le monde socio-économique : nous souhaitons trouver des partenariats en recherche et en formation plus pertinents pour nos équipes. Nous travaillerons également à la mutualisation de nos réseaux.
• la transformation numérique de nos établissement : nous développerons le numérique au niveau infrastructures mais aussi usages du numérique en formation.

A très court terme, la mise en place des écoles doctorales est déjà en cours. Leurs périmètres sont déterminés. Chacune des anciennes équipes d’écoles doctorales travaille et réfléchit à son fonctionnement.

Quel positionnement adopter vis-à-vis de la COMUE d’Aquitaine ?

Cela dépend beaucoup des présidents de régions. Pour ma part, je ne crois pas du tout à une COMUE qui irait de Pau à Orléans. Sur un vaste territoire, représentant le quart de la France il est normal de fonctionner avec 2 ou 3 COMUE.  Notre COMUE Léonard de Vinci tient la route. Cela fait plusieurs années déjà que nous travaillons ensemble. Toutefois, nous devons tenir compte de notre écosystème régional. Nous aurons donc régulièrement des réunions avec la COMUE de Bordeaux. Nous pourrions porter ensemble le projet d’une fédération de nos maisons des sciences de l’homme. Il s’agirait donc de porter des projets ensemble pour qu’il y ait une convergence de nos stratégies de développement scientifique et pédagogique.

Propos recueillis par Candice Malagnoux