Valérie Coudert est assistante de prévention au sein du laboratoire SPCTS. Elle nous explique quelles sont ses missions et pourquoi les notions d’hygiène et sécurité sont importantes.

Qu’est-ce que l’hygiène et la sécurité ?

C’est une analyse des risques associés au poste de travail et aux activités du laboratoire. Cela consiste par exemple à assurer le contrôle des équipements ou encore suivre les personnels en termes d’exposition aux produits chimiques ainsi qu’aux rayonnements optiques artificiels ou ionisants.

Quelle est la journée type d’une assistante de prévention ?

Je n’occupe pas cette fonction à plein temps ! C’est donc très variable. Je peux être amenée à accueillir les nouveaux entrants afin de les sensibiliser. Dernièrement, j’ai accueilli des étudiants en L2 et L3. Je leur ai rappelé le règlement du laboratoire et les bonnes pratiques à respecter.

Je réalise également une veille sur les fiches d’analyse des risques aux postes de travail. Chaque nouvel entrant doit compléter une fiche recensant les équipements et produits chimiques qu’il va utiliser. Je profite de cette occasion pour m’assurer que tout est bien mis en œuvre en termes de protections individuelles et collectives. Lorsque le laboratoire se dote d’un nouvel équipement, nous devons également proposer une formation et réaliser des fiches de sécurité. Ces fiches indiquent le référent de l’équipement, les consignes de sécurité et les produits utilisés.

En ce moment, je mets à jour le document unique avec la cellule sécurité du laboratoire. Cette cellule est composée d’un référent laser, d’une personne compétente en radio protection et de deux assistants de prévention. Ce document recense l’ensemble des risques associés aux activités du laboratoire. Il en découlera un plan d’action de prévention.

Quelques exemples d’actions concrètes ?

Par exemple, je vais devoir établir un planning pour permettre à des intervenants extérieurs de contrôler les hottes – notamment en termes d’aspiration. Nous comptons 47 hottes utilisées en permanence ! Mon planning devra contenter les intervenants mais également les utilisateurs.

Nous menons aussi la mise en sécurité d’un poste d’usinage graphite. L’aspiration existante s’est révélée insuffisamment efficace notamment sur la filtration des poussières de taille nanométrique. Après plusieurs consultations auprès de spécialistes le choix s’est orienté sur la captation des poussières à la source par le biais d’un aspirateur dédié.  Cet aspirateur sera installé directement sur le tour graphite et aspirera toutes les particules.

Nous avons également mis en place des actions de formation pour les personnels. Les dernières portaient sur la formation et le recyclage pour l’habilitation électrique et une autre pour les personnels évoluant en zone à atmosphère explosive.  Tous les personnels doivent être capables d’évaluer leur environnement de travail.

Pourquoi les notions d’hygiène et sécurité sont importantes ?

Il est important de préserver le personnel. Les techniques évoluent. Les produits chimiques utilisés au sein de notre laboratoire sont pour certains des produits CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques). Leur délai de réponse est de 20 à 30 ans. Nous devons donc recenser les produits auxquels le personnel a pu être exposé et limiter les risques par des protections individuelles et collectives.

Les accidents et incidents survenus jusqu’à présent au laboratoire n’ont pas généré de séquelles ni de dommages aux personnes. Je fais référence à une explosion qui a eu lieu récemment lors d’une synthèse de polymères utilisant plusieurs réactifs. Les protocoles normalement utilisés n’avaient jamais révélé d’incidents.

Nous en avons tiré les leçons et pour ce cas nous avons abandonné l’utilisation de ces réactifs spécifiques. Nous invitons également les personnes qui manipulent à utiliser des produits moins dangereux. Ce n’est pas toujours possible.

L’hygiène et la sécurité demandent de la pédagogie. Les personnels, étudiants et doctorants y sont de plus en plus sensibles. Il existe désormais une vraie culture de l’hygiène et de la sécurité.

Propos recueillis par Candice Malagnoux