Karine Vuillier Devillers : « Le CHSCT a un rôle d’alerte, de proposition et d’accompagnement »

Connaissez-vous le CHSCT – Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail ? Savez-vous qui le compose ? Quelles sont ses actions ? Karine Vuillier Devillers, ingénieure d’étude en biologie et secrétaire du CHSCT, nous répond.

Qu’est-ce que le CHSCT ?

Le CHSCT veille à la prévention, à l’hygiène et à la sécurité au sein de l’université. Risques professionnels, risques physiques, risques psycho sociaux, souffrance au travail, conditions de travail et accueil des usagers… sont traités au sein de cette instance.

Qui fait partie de ce comité ?

Il s’agit d’un comité transversal composé de représentants syndicaux (9 titulaires et 9 suppléants) ; 3 organisations syndicales ; le médecin de prévention ; le conseiller de prévention et la chargée de projet espace santé au travail. Il est présidé par le Président de l’université ou le vice-président du Conseil d’Administration assisté du Directeur Général des Services et du DGSA-Directeur des Ressources Humaines.

Comment travaillez-vous ?

Nous nous réunissons 4 fois par an. En amont, nous convenons de l’ordre du jour avec la Direction des Ressources Humaines. Certains dossiers sont récurrents comme le rapport annuel du médecin de prévention ou le Rapport annuel sur la Politique sécurité, santé et amélioration des conditions de travail qui fixe toute la politique de l’établissement en matière de sécurité.

Dernièrement, nous avons mis en place une nouvelle procédure pour ce qui est des risques psycho sociaux. Elle se décline en plusieurs niveaux : signalement auprès du référent RPS, traitement du dossier et pistes d’amélioration gérée par une cellule RPS. Cette cellule s’est réunie la première fois en mai dernier et est composée du DGS, du DRH, du référent RPS et de moi-même en qualité de secrétaire du CHSCT, représentante du personnel. Cette nouvelle procédure plus équilibrée permet une meilleure transparence dans la gestion de ces dossiers délicats et confidentiels.

Nous nous organisons aussi en groupe de travail. Par exemple en 2016, nous nous sommes penchés sur le document unique – document réglementaire qui porte sur l’évaluation des risques professionnels et sur un plan d’actions annuel. Notre groupe a repéré notamment une exposition au risque chimique assez importante car il manquait des moyens de prévention. Des actions ont donc pu être conduites afin de mieux maîtriser ce risque dans les services concernés. Une campagne d’achat d’armoires de stockage et un diagnostic des hottes ont été engagés par l’université. Il faudra d’ailleurs poursuivre ces efforts sur ce risque, car tous les besoins ne sont pas couverts.

Le CHSCT organise également des visites au sein des services afin de voir les conditions de travail directement sur le terrain. Par exemple, en 2016, suite à la lecture des documents uniques, nous nous sommes rendus compte que le risque machine était récurrent et pas toujours correctement maîtrisé au sein des ateliers universitaires. Nous avons donc visité 5 ateliers adossés à des laboratoires de recherche, des services pédagogiques et des facultés. A la suite de ces visites, nous avons émis un certain nombre de préconisations spécifiques à chaque service. Des consignes de sécurité transversales et générales seront prochainement communiquées par la Gouvernance à l’ensemble des responsables concernés.

Vous avez fait votre bilan annuel, qu’allez-vous mettre en place ?

Cette année, nous avons souhaité faire un focus sur les personnels d’entretien et de ménage et leurs conditions de travail. Ces personnels, pas toujours bien considérés, sont souvent sur des postes difficiles. Il existe par ailleurs un grand turn-over de ces personnels souvent peu formés et pas toujours informés des consignes de sécurité. Le rapport annuel du médecin alertait sur le fait que ces personnels étaient davantage sujets aux accidents de travail. Nous examinons donc la qualité des équipements et les modalités d’utilisation des produits d’entretien. S’ils disposent de vêtements de travail appropriés ou d’un vestiaire conforme ? Comment ils sont accueillis au sein des services ? …

En 2016, nous nous étions concentrés sur le SCD car les métiers ont beaucoup évolué. Nous nous sommes rendus dans 4 BU afin de connaître leurs spécificités et leurs problématiques. Nous nous sommes interrogés sur le projet de « BU ouvertes + » et sur ce que cela impliquait en termes d’amplitude horaire et d’accueil du public. Nous avons également repéré des problématiques de risques psycho sociaux et de réorganisation au sein du SCD mais aussi, pour une BU, des conditions d’accueil des étudiants à améliorer du fait de locaux vétustes.

Le CHSCT accompagne les personnels dans ces changements mais aussi préconise des actions pour améliorer les conditions de travail des personnels.

Les chantiers sont vastes au sein d’une université pluridisciplinaire et multi sites, en termes de suivi, de relation avec le terrain, sur ce que vivent les agents. Nous échangeons également beaucoup avec les  assistants de prévention qui ont un rôle majeur dans la prévention. Nous avons un rôle d’alerte au niveau de la gouvernance, un rôle de proposition et d’accompagnement.

Contact : 
Karine Vuillier-Deviller
05 55 45 76 78 / karine.vuillier@unilim.fr

Interview réalisée par Candice Malagnoux

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