Rencontre avec : Isabelle Klock-Fontanille

Isabelle Klock-Fontanille, vous avez été élue Présidente de l’Université de Limoges, pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Je suis actuellement professeur à l’Université de Limoges, membre senior de l’Institut Universitaire de France, directrice du Centre de Recherches Sémiotiques, responsable de l’Institut de Recherches Sciences de l’Homme et de la Société de l’Université de Limoges, et élue au Conseil de gestion de la Faculté des lettres et des sciences humaines et au Conseil d’Administration de l’Université de Limoges (à la Commission Recherche lors de la mandature qui vient de se terminer).

J’ai un parcours académique classique : CAPES, agrégation de Lettres Classiques, une thèse à l’Ecole pratique des Hautes Etudes (Paris), une Habilitation à diriger des recherches à Limoges. Lorsque j’ai été candidate sur des postes de Maître de conférences, après avoir été PRAG, j’ai choisi Limoges pour des raisons familiales. Et je suis ensuite restée à Limoges par choix. En effet, mes thématiques de recherche sont quelque peu exotiques (j’étais la seule spécialiste de hittite en France à ce moment-là), mais l’Université de Limoges m’a toujours permis de mener ces recherches, de financer des thèses sur ces thématiques. Tout en restant attachée à l’université et à l’enseignement, j’ai fait un détour par le CNRS (j’ai eu une délégation de deux ans) et, plus récemment, j’ai dirigé l’Ecole des langues et des Civilisations de l’Orient Ancien à Paris. J’ai aussi été élue membre senior à l’Institut Universitaire de France, sur un programme portant sur les langues et les écritures de l’Anatolie antique.

Quelles ont été vos motivations à ce poste de Présidence de l’Université de Limoges ?

Je suis – et j’ai toujours été-  très active sur les trois volets des missions d’un enseignant-chercheur : l’enseignement, la recherche et l’administration. Je me suis toujours investie dans mon institution sur ces trois volets. En m’appuyant sur ces expériences réussies, j’ai eu envie de mettre mon expérience de terrain, ma capacité d’adaptation, la légitimité scientifique et les compétences que j’ai consolidées au fil des années en matière de recherche, de formation et d’administration, ainsi que toute mon énergie, au service de l’Université de Limoges.

Vous venez de prendre vos fonctions, quel est votre projet pour l’Institution ?

Je tiens à préciser que ce n’est pas mon projet, mais le programme co-construit par notre collectif (issu de deux équipes réunies) et par toute la communauté, un projet qui rassemble et qui nous lie tous, étudiants, collègues BIATSS, enseignants, chercheurs, enseignants-chercheurs.

Je reprends quelques éléments de notre programme auxquels nous tenons tout particulièrement.

Nous l’avons dit, nous souhaitons mettre en place une gouvernance à la fois clarifiée et fondée sur les valeurs fondamentales de démocratie et de collégialité, de controverse constructive et de transparence des décisions, sur lesquelles doit reposer l’Université, une gouvernance au sein de laquelle les conseils, mais aussi les doyens et directeurs et les étudiants auront un rôle actif et pourront faire valoir leurs points de vue, leurs attentes et leurs propositions.

Il y a une autre problématique que nous avons souvent exprimée ces derniers mois, à savoir remettre les étudiants au centre de nos préoccupations : travailler pour et avec les étudiants. C’est pourquoi, nous souhaitons faire monter en puissance le rôle des étudiants dans les affaires de l’université.

Concernant la recherche, nous portons une conception collective de la recherche, nous nous engageons à promouvoir une véritable politique de la recherche, globale et transversale, incitative et reconnaissante, à faire en sorte que les initiatives et les réussites des uns permettent de soutenir et d’encourager les initiatives de tous les autres. Notre projet CAPs’UL en sera l’outil principal, qui fédèrera des services et des organismes existants, et veillera à promouvoir la pluridisciplinarité.

Nous voulons aussi être prêts à répondre à un certain nombre d’enjeux sociétaux, notamment ceux qui concernent l’alternance, l’apprentissage et la formation continue. D’où la création d’une vice-présidence sur cette thématique.

Bien d’autres problématiques nous intéressent.

Avez-vous des projets prioritaires sur lesquels vous souhaitez travailler dans un premier temps ? Des sujets urgents par exemple ?

Bien entendu, l’évaluation HCERES est un sujet urgent, le CPER aussi, et il y en a bien d’autres.

Mais bien plus important et plus essentiel, c’est la santé physique et mentale de nos étudiants et de nos personnels qui nous alarme et nous mobilise dans cette gestion de crise. La réussite de nos étudiants, les conditions dans lesquelles ils étudient, leur bien-être sont des sujets de préoccupation quotidiens. L’engagement de nos personnels est précieux, et l’on doit l’encourager mais il s’agit également de prendre en considération leurs difficultés, leur lassitude, et d’y répondre.

Quel serait votre mot à l’ensemble de la communauté universitaire en cette nouvelle année ?

Je voudrais rappeler que, plus que jamais en cette période de crise, l’université ne doit pas seulement être un lieu de création et de transmission des connaissances et des compétences, mais un lieu de solidarité et de citoyenneté, qui permette à toutes et à tous de travailler et d’étudier dans des conditions dignes, en luttant contre toutes les discriminations. Notre VP RH et dialogue social en sera le garant et portera cet engagement. Cette vice-présidence qui est à construire est le reflet de notre volonté d’être à l’écoute des membres de la communauté dans un souci d’apaisement et de bienveillance collective.

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